Mercedes annonce son nouveau fourgon eSprinter, 100% électrique

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nouveau Mercedes eSprinter

Mercedes vient d'annoncer qu'elle vendra une version entièrement électrique de son Sprinter à partir de 2023. Pourrait-il s'agir de la base de la construction de la VanLife zéro émission de vos rêves ?

Pour comprendre l'engouement que suscite le futur Sprinter électrique, il faut d'abord comprendre le rôle que jouent les fourgonnettes. Les camions utilitaires de ce type sont des véhicules commerciaux universels qui accomplissent toutes les tâches imaginables, du transport de marchandise, à celui de personne, en passant même par l'aménagement en camping-car pour les vacances.

Avec l'envolée du prix de l'essence, l'électrique prend tout son sens

La France est un pays dense, les distances à parcourir sont souvent très courtes et le carburant est fortement taxé. Il est donc logique que les entrepreneurs indépendants et les exploitants de grandes flottes de véhicules envisagent sérieusement de payer un supplément pour acquérir des fourgons électriques, même ceux qui ont une très faible autonomie d'ailleurs !

Aujourd'hui, Mercedes est présent sur le marché avec un modèle de son fameux Sprinter, proposant une motorisation électrique. Seulement la marque allemande n'a pas rencontré le succès escompté, ce qui s'explique notamment par le fait que sa batterie, avec ses 55 kWh, est vraiment considéré comme trop faible par les utilisateurs. En effet, elle ne permet à plein de ne faire que 157 kilomètres ! Les batteries des véhicules électriques coûtent actuellement environ 132 € par kWh, et même si leur prix a fortement chuté en 2021, elles entrainent un coût supplémentaire important lors de l'achat du fourgon.

Ce que Mercedes annonce cette semaine, c'est le développement d'un tout nouveau utilitaire eSprinter, conçu dès le départ pour accueillir des groupes motopropulseurs électriques et à combustion interne. Cela signifie qu'il y aura plus d'espace pour les batteries (jusqu'à 120 kWh). Les ventes devraient commencer en Europe à la fin de 2023.

Mercedes Sprinter un volume idéal pour le travail

Les fourgons comme le Sprinter commencent à s'imposer comme véhicules commerciaux. Ils offrent un vaste espace de stockage entièrement fermé (11m3), résistant aux intempéries et au vol et des coûts de fonctionnement peu élevés. On remarque aisément sur le site phare du secteur, https://www.fourgon1.fr, que le Sprinter est réellement la vedette, dans la gamme des fourgons utilitaires. Étant donné que la batterie de 120 kWh devrait permettre de parcourir jusqu'à 360 km entre deux charges, la version électrique devrait donc être capable de remplir les besoins des chauffeurs-livreurs et les entrepreneurs. Si les incitations fiscales parviennent à compenser de manière significative le surcoût que représente le bloc-batterie, il pourrait s'agir de l'outil idéal pour certains utilisateurs commerciaux.

Et pourquoi pas un aménagement en camping-car ?

Comme nous l'avons décrit dans notre précédent article sur les fourgons, les utilitaires comme le Sprinter, peuvent également avoir une fonction tout autre, rapportée au tourisme, et donc être utilisés par des familles souhaitant l'aménager. En effet la vie mobile a le vent en poupe et le Sprinter se prête parfaitement aux modifications et aménagement généralement effectués. Pour la plupart des adeptes de la vanlife, le Sprinter est considéré comme étant le must des fourgons à aménager. Le nouveau modèle électrique pourrait bien donner aux amateurs de vans aménagés la possibilité de profiter d'émissions zéro ? La réponse est plus nuancée qu'il n'y paraît.

Les défis à relever pour le Mercedes Sprinter

Le premier défi que doit relever le Mercedes Sprinter électrique est le prix. Le modèle actuel à moteur à combustion  débute à environ 27.000 €. Si vous voulez un très gros Sprinter, ou un modèle à quatre roues motrices,le prix avoisine les 70.000 €. Les gens dépensent souvent cette somme en ajoutant des capacités tout-terrain et en transformant l'intérieur en un espace de vie confortable, mais là on dépasse largement la majorité des budgets pour un aménagement complet ajouté au prix du véhicule. Il est indéniable que les Sprinter deviennent très vite des véhicules très chers. L'achat d'une version électrique équipée d'une batterie de 120 kWh va probablement ajouter 20.000 à 30.000 € à tout ce qui précède !

Le deuxième défi viendra de toutes ces discussions sur le tout-terrain. Dans ses rendus du futur eSprinter, Mercedes montre un moteur électrique monté à l'avant qui entraîne les roues arrière, le bloc-batterie étant situé au milieu du véhicule, entre les longerons du châssis. C'est la configuration idéale pour transporter de lourdes charges lors d'une utilisation professionnelle. Mais les deux roues motrices ne peuvent pas fournir la traction nécessaire pour affronter des conditions difficiles en dehors de la route. Et l'ajout de quatre roues motrices n'est pas aussi facile sur un véhicule électrique que sur un véhicule essence. Les véhicules électriques actuels et futurs capables d'entraîner les quatre roues utilisent au moins un moteur sur chaque essieu, et souvent un moteur par roue. On ne sait pas encore actuellement si une telle disposition est prévue, ni même possible, sur cette plateforme. Et le fait d'avoir un autre moteur, ou plusieurs moteurs, augmentera aussi considérablement le prix déjà élevé et la consommation d'énergie.

L'autonomie sera également un problème : 360 km, c'est à peine suffisant pour sortir de la plupart des villes. Tant que les réseaux de stations de rechargement rapide ne seront pas en place sur tout le réseau routier national, permettant de faire une recharge rapide dans une ville rurale avant de partir camper dans les montagnes, la limite de quelques centaines de kilomètres risque de rester handicapante pour nombre d'usages.
Mais ce chiffre n'est probablement pas une représentation exacte de la façon dont le eSprinter se comportera dans des conditions réelles. L'économie de carburant et l'autonomie des véhicules électriques sont calculées à l'aide d'une procédure d'essai standard. Bien que cette procédure soit efficace pour vous donner une idée du rendement d'un véhicule dans des conditions normales d'utilisation sur route, elle ne tient souvent pas compte des facteurs communs à l'utilisation des véhicules par les amateurs de plein air, ou les professionnels amenés généralement à transporter de lourdes charges. Des facteurs comme le transport d'un poids important, l'ascension de pentes abruptes et le fonctionnement dans des températures extrêmes nécessitent tous de grandes quantités d'énergie. Tous ces éléments pourraient réduire de plus de la moitié l'autonomie du Mercedes-Benz Sprinter électrique. Même en supposant que vous serez en mesure de trouver une station de recharge dans la dernière ville avant que votre aventure ne commence vraiment, cela vous laisse un rayon de déplacement effectif de 90 km, ce qui vous permet de faire l'aller-retour. Ajoutez à cela une marge d'erreur, et vous n'irez pas très loin en dehors du réseau routier.

Quelles alternatives pour optimiser son usage ?

Ce qui serait vraiment génial serait de pouvoir recharger ces batteries avec des panneaux solaires montés sur le toit du fourgon ! J'ai deux panneaux solaires de 100 watts montés sur le toit de mon Renault Master, et ils chargent la petite batterie qui alimente mon réfrigérateur-congélateur et l'éclairage de bord. Il faudrait à ces panneaux 600 heures d'exposition directe au soleil pour charger complètement une batterie de 120 kWh. Une camionnette pourrait être équipée d'un troisième, voire d'un quatrième panneau, mais l'ajout de ceux-ci ne permettrait toujours pas d'obtenir un temps de charge inférieur à deux mois (dans l'hypothèse de cinq heures par jour d'ensoleillement direct).

Revue du eSprinter 2021

Donc, si vous rêvez vraiment conduire un Sprinter zéro émission lors de votre prochain voyage, vous devrez vous assurer que votre destination se trouve à moins de 90 km d'une station de recharge et qu'elle est située le long d'un itinéraire qui n'implique pas de défis extrêmes en matière de tout-terrain - et vous devrez dépenser beaucoup d'argent pour y parvenir. De plus, vous ne pourrez pas faire ce voyage avant début 2024. Je déteste être le porteur de mauvaises nouvelles, mais il faudra encore quelques années avant que la vanlife puisse vraiment devenir écologique.